jeudi 1 mars 2012

Sonnet : Passage (2)


Sonnet : Passage (2), première mise en ligne par jagrabador.

................... Longtemps, longtemps, longtemps,
................... Après que les poètes ont disparu
....................Leurs chansons courent encore dans les rues.
............................................................Ch. Trenet

On aura beau chanter les hivers, les printemps,
notre trace sur la terre restera si légère
que le moindre soupir d’un noroit délétère
à jamais rayera, inéluctablement.

Car nous sommes des girouettes, affolées par le vent ;
comme la fleur d’un été, tout aussi éphémères.
De nos êtres glorieux restera la poussière
et nos noms et nos gestes sombreront dans le néant.

Et sachant ce destin, pour tout homme, naturel,
je ne crains pas la vie et la fin ne m’inquiète,
car je cherche, à mon sens, ce qui est essentiel :

garder l’âme ; à la course, à la futile conquête
du succès, du pouvoir, somme toute, superficiels,
je préfère la tranquille destinée du poète.

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