vendredi 30 novembre 2007

La bave aux lévres, vorace!!

Après avoir pissé un plein urinal, il se mettait à table. Etant naturellement flegmatique, il commençait son repas par quelques dizaines de jambons, de langues de bœuf fumées, de cervelas, d’andouilles et tels autres avant-coureurs de vin. Pendant ce temps, quatre de ses gens lui jetaient dans la bouche, l’un après l’autre et sans cesse de la moutarde à pleines palerées ; après quoi, il buvait un honorifique trait de vin blanc pour lui soulager les rognons.
Selon la saison, il continuait d’ingurgiter des viandes, à son appétit, et cessait de manger lorsqu’il éprouvait des tiraillements au ventre.
Pour ce qui est de boire, il n’avait ni fin ni règle ; il disait que l’on devait seulement s’arrêter lorsque le siège de vos pantoufles enflait en haut d’un demi-pied.
Rabelais (Extrait de Gargantua)

jeudi 29 novembre 2007

Je suis là


, première mise en ligne par * MOULICH *.

Je ne sais plus
je passe d’un état à l’autre
de la haine à l’amour
de l’indifférence à la passion
et sauter si vite de l’un à l’autre me fait peur
peur de moi
je ne suis qu’une montagne de merde
de plus en plus impénétrable
ai-je tant fait de mal dans cette vie
que je sois condamné à le payer de cette solitude
qui colle à ma peau
depuis si loin que remontent mes souvenirs
cet abandon qui fabrique la bête de scène
acharnée
à panser sa plaie de sa langue torturée
écorchée
en sang
sale et bouillonnante
je n’ai pas plus mal que d’habitude
je suis là
je salis tout ce que je touche
si je t’aime malheur à toi
tu feras partie de mon œuvre
l’œuvre d’un artiste du mensonge sincère
perdu entre les deux
le cœur marteau
la haine enclume
tout ça
il y a quelqu’un que ça amuse en moi
mais tout ça ne suffit pas
je n’ai pas changé
je reste mille moi-même
qui hurlent et se battent sans raison
jusqu’à tomber se relever et recommencer
comme ce tableau de Goya
où deux hommes dans la merde jusqu’aux genoux
se tapent dessus à coup de bâton
31.10.93. Péniche.

mano solo, je suis là

mercredi 28 novembre 2007

rien...


rien..., première mise en ligne par * MOULICH *.

Alors je rentre chez moi
ça fait longtemps maintenant que j’ai perdu mon chien
alors dans ma tête je cherche quelqu’un
à qui je pourrais tout expliquer
expliquer quoi
que l’on naît tous seul
et que plus ça va
plus ça s’arrange pas
en choper un ou plutôt une
laisser se déverser la rancune
lui voler tout ce qu’elle croit
maigre fortune
je ne suis pas plus riche
de cet espoir volé aux femmes
j’aurai beau m’en peindre
et m’en badigeonner la face
comme un clown dans sa loge
j’aurai beau m’en foutre des tonnes
le vicieux burin de la vérité
d’un coup viendra tout exploser
alors les éclats
blessent autour de moi.

mano solo, je suis là

mardi 27 novembre 2007

Rouilles


Rouilles, première mise en ligne par francois et fier de l'Être.

L'habitude nous joue des tours :
Nous qui pensions que notre amour
Avait une santé de fer.
Dès que séchera la rosée,
Regarde la rouille posée
Sur la médaille et son revers.

Elle teinte bien les feuilles d'automne.
Elle vient à bout des fusils cachés.
Elle rongerait les grilles oubliées
Dans les prisons, s'il n'y venait personne.

Moi, je la vois comme une plaie utile,
Marquant le temps d'ocre jaune et de roux.
La rouille aurait un charme fou
Si elle ne s'attaquait qu'aux grilles.

Avec le temps tout se dénoue.
Que s'est-il passé entre nous,
De petit jour en petit jour ?
À la première larme séchée,
La rouille s'était déposée
Sur nous et sur nos mots d'amour.

Si les fusils s'inventent des guerres
Et si les feuilles attendent le printemps,
Ne luttons pas, comme eux, contre le temps.
Contre la rouille, il n'y a rien à faire.

Moi, je la vois comme une déchirure,
Une blessure qui ne guérira pas.
Notre histoire va s'arrêter là.
Ce fut une belle aventure.

Nous ne nous verrons plus et puis...
Mais ne crois pas ce que je dis :
Tu sais, je ne suis pas en fer.
Dès que séchera la rosée,
La rouille se sera posée
Sur ma musique et sur mes vers.

La rouille (Maxime Le Forestier)

lundi 26 novembre 2007

Les yeux d'or


Les yeux d'or, première mise en ligne par francois et fier de l'Être.

LES YEUX D'OR
Paroles: Frank Giroud et Juliette, musique: Juliette


Dans la nuit,
Quand la fatigue endort
Les tours et les palaces,
Moi, j'épie
En secret les yeux d'or
Des façades d'en face.
J'affabule, je rêve, j'invente des vies,
Je bâtis des romans que je brode à l'envie,
Enviant
Ces drames qui se trament et terribles ou cocasses,
Face à mes jours trop fades, étincellent d'un strass
Envoûtant.

Qu'ils cillent, qu'ils clignotent,
Se voilent, papillotent
Ou s'éteignent, j'adore
Espionner les yeux d'or.
Moi, j'épie
En secret les yeux d'or
Des façades d'en face.
J'envahis
Les intimes décors
Sans y laisser de trace.
Je sais tout, je vois tout, tous les faits, tous les gestes
Et, quand le rideau tombe, j'imagine le reste,
Si tentant
Que je ris, je frémis, je brûle de belles fièvres,
Éperdue de désir en rêvant à des lèvres
S'unissant

Qu'ils me fassent rougir,
Qu'ils me fassent gémir
Ou soupirer. J'adore
Espionner les yeux d'or.

J'envahis
Les intimes décors
Sans y laisser de trace
Et, tandis
Que le monde m'ignore,
Moi, je sais ses menaces.
A l'heure des bas instincts, des incestes et des crimes,
Je vois l'instant précis des destins dans l'abîme
Basculant,
Le couteau qui se lève, le poing qui se dresse,
La corde pour se pendre, l'enfant dans la détresse,
Impuissant

Que j'ai peur à mourir
Et jusqu'à m'en salir,
Qu'importe: moi, j'adore
Espionner les yeux d'or.

Et tandis
Que le monde m'ignore,
Moi, je sais ses menaces.
Dans la nuit,
Quand la fatigue endort
Les tours et les palaces,
A l'affût, immobile derrière mon oeil d'or,
Sentinelle veillant sur un sombre trésor,
Redoutant
Qu'en relevant la tête, on croise mon regard,

Que l'on ouvre ma porte, qu'une voix dans le noir,
En riant,
Dise aussi: "Moi, j'adore
Espionner les yeux d'or!"

dimanche 25 novembre 2007

Revendications


Revendications, première mise en ligne par francois et fier de l'Être.

Revendications
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne ?
Ohé partisans, ouvriers et paysans, c'est l'alarme !
Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et des larmes.

Montez de la mine, descendez des collines, camarades,
Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades;
Ohé les tueurs, à la balle et au couteau, tuez vite !
Ohé saboteur, attention à ton fardeau : dynamite ...

C'est nous qui brisons les barreaux des prisons, pour nos frères,
La haine à nos trousses, et la faim qui nous pousse, la misère.
Il y a des pays où les gens aux creux de lits font des rêves
Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève...

Ici chacun sait ce qu'il veut, ce qu'il fait quand il passe ;
Ami, si tu tombes, un ami sort de l'ombre à ta place.
Demain du sang noir séchera au grand soleil sur les routes
Sifflez, compagnons, dans la nuit la liberté nous écoute...

Le chant des partisants (Anna Marly)

samedi 24 novembre 2007

R.I.P. 4


R.I.P. 4, première mise en ligne par francois et fier de l'Être.

Les Mots

A l’encre blanche dans ma nuit
Une page noire s’allume
Les mots se glissent sous la plume
Qui langoureusement les suit

De l’arbre blessé suintant
Perlent des globules de sève
Aux commissures de mes rêves
Les mots sont des gouttes de temps

Des sirènes des lamantins
Traînent leurs lignes en mots troubles
J’entends le passé simple double
Et le futur plus-que-certain


Les mots enfantent les idées
Comme l’eau invente la source
Ils sont la monnaie de la bourse
Le guide premier de cordée

Les mots s’écrivent ou se crient
Du chant primal à l’épitaphe
Ils friment dans leur orthographe
Rutilante carrosserie

En suspension dans l’essentiel
Les mots exhalent leur essence
Ils encensent mon innocence
Aux éthers de miel ou de fiel


Impatient et prêt à bondir
Bravement sur la barricade
En guise d’armes camarades
Je n’ai que des mots à brandir

Les mots font écrouler les murs
Sitôt qu’ils caressent la pierre
Fustigent grilles et frontières
Meurent sucés par la censure

Par les racines périmées
Le fil de l’oubli se faufile
C’est l’hémorragie les mots filent
Du vaisseau fantôme abîmé


Bradés les bijoux les émaux
Et claquées les dernières thunes
Je sourirai à la fortune
Tant qu’il me restera des mots

Mots d’esprit mots-clefs grands ou gros
D’enfant de passe de Cambrone
Mots qu’on mâche mot qu’on se donne
Le mot de la fin le fin mot

Bradés les bijoux les émaux
Et claquées les dernières thunes
Je sourirai à la fortune
Tant qu’il me restera des mots

Bernard Joyet (Les mots)

vendredi 23 novembre 2007

R.I.P. 3


R.I.P. 3, première mise en ligne par francois et fier de l'Être.

LA MALADIE

Il me couvait sous son bras ferme
Quand les animaux de la ferme
Singeaient des contes dans mes yeux
L’Ogre le Loup et Barbe Bleue
Mais son aile s’est alourdie
On dit que c’est la maladie
Et le papier à cigarettes
Tel un solo de clarinette
Dansait sous ses doigts scintillants
Comme les oiseaux du printemps
Voilà que sa main s’engourdit
On dit que c’est la maladie

Il savait déjouer les pièges
De l’eau du feu et de la neige
Ouvrir le livre de la vie
A la page de mes envies
Il dort sur l’encyclopédie
On dit que c’est la maladie
Faisait d’un ruisseau la Garonne
Et d’une perle une couronne
Une princesse d’une femme
Et d’une étincelle une flamme
Mais son regard s’est refroidi
On dit que c’est la maladie

Quand il croisait une injustice
La dénonçait à La Palice
Verdict au bistro des amis
Sans appel mille ans d’utopie
Il ne joue plus la comédie
On dit que c’est la maladie
Il chassait comme Don Quichotte
Les margoulins à coups de bottes
Avec l’énergie de l’espoir
N’aurait jamais voulu s’asseoir
Le vent l’a couché vers midi
On dit que c’est la maladie

Alors l’espérance recule
Ça fait le bonheur des pendules
Sorcières charlatans gourous
Perlimpinpin et Soubirou
Et des marchands de paradis
Elle a gagné la maladie
T’en fais pas je chante à tue tête
Je suis debout je fais la fête
J’arpège sur toutes les gammes
Et d’un mot je fais une flamme
Et d’une flamme un incendie
Je te ressemble à ce qu’on dit

Bernard Joyet (La maladie)

jeudi 22 novembre 2007

Roseaux du vent


Roseaux du vent, première mise en ligne par S(h)inta.

Ce cliche a ete tres largement inspire du poeme de Paul Eluard :

La courbe de tes yeux

La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur,
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j'ai vécu
C'est que tes yeux ne m'ont pas toujours vu.

Feuilles de jour et mousse de rosée,
Roseaux du vent, sourires parfumés,
Ailes couvrant le monde de lumière,
Bateaux chargés du ciel et de la mer,
Chasseurs des bruits et sources des couleurs,

Parfums éclos d'une couvée d'aurores
Qui gît toujours sur la paille des astres,
Comme le jour dépend de l'innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et tout mon sang coule dans leurs regards

mercredi 21 novembre 2007

Plaintive tourterelle


Plaintive tourterelle, première mise en ligne par Michel Craipeau :-).

Plaintive tourterelle,
Qui roucoules toujours,
Veux-tu prêter ton aile
Pour servir mes amours !

Comme toi, pauvre amante,
Bien loin de mon ramier
Je pleure et me lamente
Sans pouvoir l'oublier.

Vole, et que ton pied rose
Sur l'arbre ou sur la tour
Jamais ne se repose,
Car je languis d'amour ;

Evite, ô ma colombe,
La halte des palmiers
Et tous les toits où tombe
La neige des ramiers.

Va droit sur sa fenêtre,
Près du palais du roi,
Donne-lui cette lettre
Et deux baisers pour moi.

Puis sur mon sein en flamme,
Qui ne peut s'apaiser,
Reviens, avec son âme,
Reviens te reposer.
Théophile GAUTIER
(Recueil : Emaux et camées)

mardi 20 novembre 2007

THE SUN&THE SKY


THE SUN&THE SKY, première mise en ligne par baratineuse1947.

Pendant que le marin,qui calcule et qui doute,
Demande son chemin aux constellations;
Pendant que le berger,l'oeil plein de visions,
Cherche au milieu des bois son étoile et sa route;
Pendant que l'astronome,inondé de rayons,

Pése un globe à travers des millions de lieues,
Moi,je cherche autre chose en ce ciel vaste et pur.
Mais que ce saphir sombre est un abîme obscur!
On ne peut distinguer,la nuit,les robes bleues
Des anges frissonnants qui glissent dans l'AZUR....
Extrait des CONTEMPLATIONS...VICTOR HUGO....

lundi 19 novembre 2007

"...Je vois se dérouler des rivages heureux ..."

Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d'automne,
Je respire l'odeur de ton sein chaleureux,
Je vois se dérouler des rivages heureux
Qu'éblouissent les feux d'un soleil monotone;

Une île paresseuse où la nature donne
Des arbres singuliers et des fruits savoureux
Des hommes dont le corps est mince et vigoureux,
Et des femmes dont l'oeil par sa franchise étonne.

Guidé par ton odeur vers de charmants climats,
Je vois un port rempli de voiles et de mâts
Encor tout fatigués par la vague marine,

Pendant que le parfum des verts tamariniers,
Qui circule dans l'air et m'enfle la narine,
Se mêle dans mon âme au chant des mariniers.


Charles Baudelaire

dimanche 18 novembre 2007

LE CIEL ET LES NUAGES


LE CIEL ET LES NUAGES, première mise en ligne par baratineuse1947.

Dans ce ciel vaste,ombre ou vous vous plaisez,
Ou vos regards démesurés vont lire,
Qu'apprendrez-vous qui vaille mon sourire?
Qu'apprendras-tu qui vaille nos baisers?
Oh!de mon coeur lève les chastes voiles.
Si tu savais comme il est plein d'étoiles!
Aimons!c'est tout.Et Dieu le veut ainsi.
Laisse ton ciel que de froids rayons dorent!
Tu trouveras,dans deux yeux qui t'adorent,
Plus de beauté,plus de lumière aussi!
Aimer,c'est voir,sentir,rêver,comprendre.
L'esprit plus grand s'ajoute au coeur plus tendre.
Extrait de L'AME EN FLEUR....LES CONTEMPLATIONS.
VICTOR HUGO....

samedi 17 novembre 2007

Des ors et des moirés

Moires aveugles sur l'or tissé
moiré depuis lors, plissé
mort dorée, elle s'est lassée
de l'automne mordorée.

vendredi 16 novembre 2007

message 2


message 2, première mise en ligne par * MOULICH *.

Dans l'espoir qu'à l'autre bout du monde quelqu'un tourne son regard vers eux, rie et souffre à leurs côtès.

jeudi 15 novembre 2007

CROQUIS


CROQUIS, première mise en ligne par baratineuse1947.

La vie n'est qu'une aquarelle
Un peu d'eau,de souffle,de sang,
Et tu t'orientes vers le soleil.....
Extrait :LE BLEU DU VENT.
KAKI.
ESSAOUIRA.MAROC

mercredi 14 novembre 2007

when the night...


when the night..., première mise en ligne par * MOULICH *.

Love

mardi 13 novembre 2007


, première mise en ligne par * MOULICH *.

De nos tristesses il s'en fait des manteaux

lundi 12 novembre 2007

THE WHITE LADY


THE WHITE LADY, première mise en ligne par baratineuse1947.

Il n'est plus belle fleur qu'une rose d'Automne,
Quand elle sait déja que ses jours sont comptés,
Et que près de sa fin,généreuse,elle donne
Encor plus de parfum qu'aux beaux jours de l'été.
Dans le brouillard léger d'une aube de Novembre
Alors que les oiseaux ne savent plus chanter,
Elle va défroisser sa robe d'or et d'ambre
Pour s'offrir aux regards dans toute sa beauté;
Mais un jour de vent la blesse,la défeuille....
Sitôt qu'il a séché ses larmes de rosée,
Elle cache ses joues dans son écrin de feuilles
Pour vivre encor un peu,encor une journée....
Ô toi qui ne sais pas combien est éphémère
La rose qui s'endort et va vers son trépas,
Si tu passes prés d'elle au jardin de ta mère,
Je t'en supplie,enfant,non,ne la cueille pas..
Laisse la retenir la vie qui l'abandonne,
Suivre des vols d'oiseaux glissant dans le ciel clair,
Il n'est plus belle fleur qu'une rose d'Automne,
Qui se meurt doucement,aux premiers jours d'Hiver....
"LA ROSE D'AUTOMNE".RENEE JEANNE MIGNARD...

dimanche 11 novembre 2007

coucher de soleil à ESSAOUIRA


coucher de soleil à ESSAOUIRA, première mise en ligne par baratineuse1947.

Le coucher ou le lever du soleil,
un instant merveilleux ,
que la nature nous offre.....
Et chacun d'entre vous,
le ressent et le montre ,
de différentes manières......

samedi 10 novembre 2007

LA BELLE ET L'INSECTE


LA BELLE ET L'INSECTE, première mise en ligne par baratineuse1947.

Une rose seule,c'est toutes les roses
Et celle-ci:L'Irremplaçable,
Le parfait,le souple vocable
Encadré par le texte des choses.
Comment jamais dire sans elle
Ce que furent nos éspérances
Et les tendres intermittences
Dans la partance continuelle......
RAINER MARIA RILKE."Les Roses"

vendredi 9 novembre 2007

LA ROSE NOIRE


LA ROSE NOIRE, première mise en ligne par baratineuse1947.

Les roses sont faîtes pour mourir
Sous le corps d'un soleil de Novembre
Aux soupirs rayonnant de plaisir
A rendre jaloux Septembre et Decembre....
Les roses sont faîtes pour mourir
A l'Automne de fleurs tremblantes
Que le temps en terre laisse dépérir
Sans regard pour leur grâce troublante..
Avant de mourir dans l'austère saison
Sacrifiées par la froideur d'un soleil enrhumé
Privé de ses rayons s'enfuyant dans l'Horizon......
Extrait d'un poème....(je ne connais pas l'auteur)

jeudi 8 novembre 2007

HIBISCUS


HIBISCUS, première mise en ligne par baratineuse1947.

Aux muses
Chair de poésie et de lumière,qui,
dans l'Olympe,
apaisent les querelles
sur Terre,
changes en mélodies
les lances et les épées........
DOMENICO FASCIANO
Hibiscus"Images de Trinacrie"

mercredi 7 novembre 2007

kiosque à musique le 8 novembre

Du violon, je couche la silhouette
Sur ce vélin, des pieds à la tête.
Puis entre les courbes, dessine l’âme
Triangle alangui qui te fait femme.
Pour fidèle à tes yeux et ta pudeur
Deux arcs frangés en ferme la lueur.
J’ouvre ta bouche d’un Ô taquin,
Et trace d’un trait un nez mutin.
Sans clef, je gomme les vocales
Mais laisse au menton l’ovale.
Cou coup gracile à ma main,
Il en faut deux pour les seins,
Puis trois rondes auréoles
Comptant le nombril alvéole.
Je ne puis laisser à nu ce corps,
Je mêle le lait, le carmin et l’or
Peinant sur l’inégale carnation.
Ce n’est pas fidèle représentation
De ta beauté qui sommeille
Mais en moi le désir s’éveille
De jouer à prendre la hampe
Tendre l’archer, éteindre la lampe.
Ainsi donc grave mirliton
Quelques vert avant l’action.

mardi 6 novembre 2007

psychédélique


psychédélique, première mise en ligne par francois et fier de l'Être.

Voici venu le temps
De l’orge de printemps.
La coupe des escourgeons,
Nous noirci les clairs tons
De bêtes d’orage en quête
De chaleur, des pieds à la tête.

Et l’on s’arme de citronnelle,
Serpentins collant à la tonnelle,
Lumière bleutée au couchant,
Moustiquaire de porte aux battants.

On enivre, de vinaigre ou de bière
Limace, abeille, guêpe et épière
On invite en ces lieux la demoiselle
Qu’elle chasse comme une oiselle,
Les importuns rampants ou volants,
Les inoffensifs comme les piquants.

On prie, aux élytres points d’âge
Du bon Dieu la bête à carnage.
Point l’amante toute religieuse,
La diablesse aux palpes plumeuses.

Chenilles, fourmis et pucerons
Mouches, asticots et papillons,
Sauterelle, doryphore, diptère,
Larves, libellules, coléoptère,
Termites, criquets et grillons,
Bombix, panorpes et charançons,
Moustiques, balanins, tabanides,
Puces, acridiens, empidides,
Punaises, lucanes, hannetons,
Odonates, cochenilles, bourdons,
Blaberas, Abeilles, carabus,
Blattes, perlides, abagus,
Drosophile, acariens, agrions,
Collemboles, podisma, frelons,
Criocère, scarabées, courtilière,
Cigales, réduves, Ephéméres.

Je ne veux plus de ça chez moi.

lundi 5 novembre 2007

Epingles


Epingles, première mise en ligne par francois et fier de l'Être.

Brin de laine

Jeune, je voyais l'amour amène,
fragile et ténu comme un brin de laine,
animal doux et chaud.
Un filet léger, une seconde peau
pour le poisson épris.

Mais, plus tard, j'ai compris
que sur ce lien tendu,
le filet s'est resseré
lui faisant une tenue
de plumes et d'écailles tressées

Un haume de confort
colmaté de petits renforts
de ces riens à foison
collés sur notre toron

comme milliers d'aimants
sur un coeur de diamant.

dimanche 4 novembre 2007

Sous la surface


Sous la surface, première mise en ligne par francois et fier de l'Être.

La brise, elle insinue ses doigts et sa langue dans le moindre interstice, elle ne vous y caresse pas, elle vous embrasse, vous coupe le souffle et vous laisse bouche bée et sans voix.
C’est une lécheuse.

La pluie y est piquante et vive, elle ne crache pas dessus comme à Paris, elle ne bave pas non plus. Elle y va franchement, fais tomber ses perles et vous colle. Elle mouille.
C’est une tombeuse.

La lumière du soleil, elle, reste distante et fière, mais, comme une douche écossaise, elle alterne le chaud et le froid. Un seul de ses sourire et vous sortez de vos gonds, vous consumant d’amour.
C’est une allumeuse.

Quand à la terre, grasse, souple et ondoyante, elle vous enveloppe du doucereux parfum qu’exhalent ses cheveux et les replis humides où je m’allonge, bercé par le giron de sa maternelle affection.
Elle est capiteuse.

Lorsque ma patrie entame la folle sarabande de ses éléments, tour à tour enivré, noyé, brûlé et souffleté, mon corps apaisé soupir.
A notre prochaine rencontre.

Francois et fier de l'Être.

samedi 3 novembre 2007

asexuée


asexuée, première mise en ligne par francois et fier de l'Être.

Glaise, pâte à modeler
d’un zeste de culpabilité.
Il pique le bonhomme
on le lisse et le reforme.
Une pression au centre,
et rentre le ventre,
d’un doigt agile pétrit
de salive et de mépris.
Marche droit petit soldat,
surveille ton nez de bois,
une larme, un sourire par ci
Pas de ceci-cela en chirurgie.
Et toujours il a bon dos
la révolte et le macho.
Que puis-je te faire ?
Comme d’habitude :
te taire.

vendredi 2 novembre 2007

Grise nuit


Grise nuit, première mise en ligne par francois et fier de l'Être.

Un vent calme et doucereux
Charrie un silence délicieux.
Je sèmes mon regard
Fatigué mais ludique
Sur tes paupières pudiques
Une ombre, un fard,
Qui voile les combats
De suant et tendres ébats.
Croise de déchirants phares
Pressés ou erratiques
Derniers piliers de bar
Et femmes lubriques.
Aveugle que son prétexte
Traine en bout de laisse
Dictant le prochain texte
Sans même une caresse.
A l’oreille susurre Barbara,
Le joli temps du lilas
Mais de pierre est le jardin
Où nous errons serein
bien loin du brumeux Precy
de l’activité et des soucis
des bruyantes artères vidés
d’où me vienne les idées
et bercé par sa gouaille
il faut rentrer, je baille.

jeudi 1 novembre 2007

Dernière feuille


dernière feuille, première mise en ligne par francois et fier de l'Être.

La chute des feuilles
De la dépouille de nos bois
L'automne avait jonché la terre ;
Le bocage était sans mystère,
Le rossignol était sans voix.
Triste, et mourant à son aurore,
Un jeune malade, à pas lents,
Parcourait une fois encore
Le bois cher à ses premiers ans :
" Bois que j'aime ! adieu... je succombe.
Ton deuil m'avertit de mon sort ;
Et dans chaque feuille qui tombe
Je vois un présage de mort.
Fatal oracle d'Epidaure,
Tu m'as dit : " Les feuilles des bois
"A tes yeux jauniront encore ;
"Mais c'est pour la dernière fois.
"L'éternel cyprès se balance ;
"Déjà sur ta tête en silence
"Il incline ses longs rameaux :
"Ta jeunesse sera flétrie
"Avant l'herbe de la prairie,
"Avant le pampre des coteaux. "
Et je meurs ! De leur froide haleine
M'ont touché les sombres autans ;
Et j'ai vu, comme une ombre vaine,
S'évanouir mon beau printemps.
Tombe, tombe, feuille éphémère !
Couvre, hélas ! ce triste chemin ;
Cache au désespoir de ma mère
La place où je serai demain.
Mais si mon amante voilée
Au détour de la sombre allée
Venait pleurer quand le jour fuit,
Eveille par un léger bruit
Mon ombre un instant consolée. "
Il dit, s'éloigne... et, sans retour...
La dernière feuille qui tombe
A signalé son dernier jour.
Sous le chêne on creusa sa tombe...
Mais son aimante ne vint pas
Visiter la pierre isolée ;
Et le pâtre de la vallée
Troubla seul du bruit de ses pas
Le silence du mausolée.

C.H. Millevoye